CREW M a le plaisir de vous présenter l’entrevue avec Roxanne Carrier, évaluatrice agréée, vice-présidente et associée chez GDA Services immobiliers intégrés. Cette entrevue a été réalisée par Louise Mazauric, architecte, OAQ, chez Provencher_Roy et membre du comité membership de CREW M.

 

Louise Mazauric – Bonjour Roxanne! Est-ce que vous pourriez vous présenter ainsi que votre parcours en quelques mots?

Roxanne Carrier – Bonjour Louise! Je suis évaluatrice agréée depuis près de 10 ans, diplômée de l’Université Laval en gestion urbaine et immobilière, avec une technique en comptabilité. J’ai œuvré dans plusieurs entreprises et entité publique dans le domaine de l’évaluation et du service-conseil avant de joindre l’équipe tissée serrée de GDA en 2019 et d’y devenir associée en 2022. Je me spécialise dans l’immobilier commercial et plus spécifiquement les litiges. Je mène aujourd’hui de front ma carrière d’évaluatrice associée, mes implications avec l’Université Laval, l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec et CREW M, ainsi que ma vie de famille.

Louise Mazauric – Comment avez-vous su que vous vouliez devenir évaluatrice? Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce métier?

Roxanne Carrier – J’ai toujours été passionnée de chiffres et d’immobilier. Évidemment, comme la majorité des évaluateurs, j’ai découvert ce métier un peu sur le tard, au cégep, alors que le conjoint de la responsable de la technique était évaluateur. Disons, qu’on ne voit jamais un enfant à la garderie dire qu’il souhaite devenir évaluateur, c’est un peu underground comme profession et pourtant si passionnant! Le métier d’évaluateur est très vaste et apporte un volet multidisciplinaire. Il faut être curieux et s’intéresser autant au légal, qu’à l’urbanisme, à la comptabilité, aux finances, à la construction, par exemple, en plus de l’immobilier évidemment. Nous sommes appelés à travailler au bureau et sur la route pour visiter les immeubles à évaluer qui peuvent être parfois, disons, originaux, comme un cabaret érotique. L’évaluation, c’est tout sauf routinier!

Louise Mazauric – Depuis combien d’années êtes-vous membre de CREW M et en quoi cette implication vous a été bénéfique sur le plan professionnel?

Roxanne Carrier – Je suis membre de CREW M depuis les débuts du chapitre Québec quelque part autour des années 2017-2018. J’ai été vite interpellée par le vent de fraîcheur que ce réseau apportait dans un milieu typiquement masculin et je le considère comme un safe space d’échanges hautement professionnels avec d’autres femmes menant de front une carrière en lien avec l’immobilier commercial. Il est facile de bâtir un réseau solide avec CREW M et c’est ce qui m’a incitée à m’impliquer pendant quelques années dans le comité dédié au chapitre Québec et celui des commandites. Peut-être est-ce « l’effet CREW M », mais on voit les femmes prendre de plus en plus de place dans le domaine. J’en profite pour saluer la nomination d’Isabelle Melançon à la tête de l’IDU qui a une influence certaine sur la composition des membres de l’IDU depuis son arrivée. Je dénote une augmentation de la présence des femmes aux événements, du moins à Québec.

Louise Mazauric – Pouvez-vous nous parler plus en détail du chapitre Québec de CREW M? Quelles sont vos ambitions pour les années à venir?

Roxanne Carrier – Je suis très heureuse que pour les 20 ans de CREW M, le « M » soit devenu le symbole « Métropole » pour inclure Québec aux côtés de Montréal, sur un même pied d’égalité. Je trouve très positif que nous puissions travailler en étroite collaboration et créer des nouvelles relations entre les professionnelles de ces deux grands centres urbains. En matière d’ambition, je souhaite que l’un des axes de développement soit mis sur la relève. Avec la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation significative de l’immigration, il est important de faire connaître CREW M et tous les métiers liés à l’immobilier commercial qui sont si bien représentés par nos membres actuels. Nous pouvons agir comme porte-parole dans les événements, au sein de nos entreprises et auprès des établissements de formation et ainsi favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion, et inspirer les générations futures.

Louise Mazauric – En parlant de relève, auriez-vous un conseil à donner pour la future génération de l’immobilier commercial? 

Roxanne Carrier – Dans nos parcours de formation, l’accent est principalement mis sur les connaissances techniques, mais on ne parle pas assez de l’importance du réseau professionnel. Même si c’est un peu cliché, seul on avance plus vite, mais en équipe on va plus loin. Notre réseau peut nous faire tellement progresser sur plusieurs aspects professionnels, ne le négligez pas! D’ailleurs, CREW M m’a aidée à bâtir un réseau solide. Aussi, un petit conseil féministe, ne vous mettez pas de fausses barrières. Pour tout vous dire, je suis arrivée chez GDA
alors que j’étais enceinte! J’étais certaine que ce fait, que je leur avais mentionné d’entrée de jeu, allait rebuter mes actuels associés
masculins. Au contraire, et je les remercie aujourd’hui de m’avoir même ouvert, à mon retour de congé de maternité, les portes de l’actionnariat. Bref, foncez!