Le comité membership de CREW M a le plaisir de vous présenter l’entrevue avec France Sigouin, directrice de service chez Englobe.

Q En faisant vos choix académiques, qu’est-ce qui vous a interpellé dans le programme de génie de la construction de l’ÉTS? Une femme en génie, vous deviez être en très petite minorité!
 

R

 

Il n’y avait effectivement pas beaucoup de femmes en génie! C’est un de mes professeurs à la technique en architecture qui m’a demandé pourquoi est-ce que je n’envisagerais pas de devenir ingénieure. J’hésitais parce que je me disais « non, non, c’est trop compliqué les maths et la physique ». Je suis allée sur le marché du travail après mon diplôme d’études collégiales et je me suis dit « je m’en vais ingénieure » la technique ne comblait pas mes défis. Je travaillais pour une firme de génie-conseil pendant que j’étais aux études et c’est ce qui a fait que je me suis redirigé vers le génie du bâtiment. J’ai complété mon certificat au début pour par la suite aller vers le BAC en cours de soir. J’ai réussi mon BAC dans les délais de quelqu’un qui l’aurait fait à temps plein, me permettant avec mon travail de faire mes stages et d’évoluer dans le domaine que je suis présentement.  

Q Sentez-vous que le monde de la construction s’est féminisé depuis le temps que vous avez commencé à y travailler?
 

R

 

Oui, il y a beaucoup plus de femmes dans le domaine de la construction. On le voit par les organisations comme les Elles de la construction et je pense que les femmes ont pris leur place assez rapidement là-dedans. La place des femmes s’est améliorée, oui, mais il y a encore des mentalités qui créent des barrières. Il n’en demeure pas moins qu’il faut travailler encore plus fort que les hommes. Je suis très bien reconnue par mon employeur et l’industrie, mais je ressens toujours le besoin de montrer que je suis capable. Peut-être parce qu’on a ça dans le sang!

Q À votre avis, quelle est la plus grande contribution des femmes dans le domaine de la construction?
 

R

 

Dans le domaine de la construction, ça revient souvent à la logique et la structure et on est assez bien structurée, en général, les femmes. On est de bonnes ressources techniques parce qu’on doit se battre, faire des recherches, s’informer et s’impliquer dans divers domaines. Mais une fois qu’on l’a prise notre place et qu’on est reconnu par nos pairs, la place est faite. Ça prend de la persévérance, de la patience. Et il ne faut pas avoir peur de foncer. Ça prend des personnes qui sont fonceuses.

Q Quel est le plus grand défi que vous avez dû relever au cours de votre carrière?
 

R

 

D’être parvenue où je suis maintenant, c’est quelque chose de longues haleines. J’ai une équipe de rêve et c’est une de mes plus belles réussites. Elle est multidisciplinaire, prête à relever plusieurs défis. Ça ne s’est pas fait tout seul. Je suis entrée en 2007 pour Englobe et j’ai bâti mon équipe tranquillement. J’ai vraiment brisé des murs avec l’équipe parce qu’il y avait une compétition interne et j’ai arrêté ça tout de suite quand je suis devenue la directrice de l’équipe en 2016; il vaut mieux travailler ensemble que de se faire concurrence. Cette année, on a embauché sept nouvelles personnes dans l’équipe à Montréal et à Toronto. Ça continue encore de grandir!

Q Quel a été l’apport de Crew M dans votre cheminement de carrière?
 

R

 

C’est Maryse Couture qui m’en a parlé et ça m’intéressait. C’était en 2016 de mémoire et ce qui m’avait interpellé c’était l’opportunité de rencontrer des femmes dévouées et de voir que notre place est importante dans l’industrie. La place est prise par plusieurs femmes en tant que leader et c’est ce qui m’avait intéressé. Je me suis impliquée au sein du comité des communications et ça m’a permis de rencontrer des personnes dans divers domaines, vraiment de belles rencontres.