Le comité membership de CREW M a le plaisir de vous présenter l’entrevue avec Audrey Monty, architecte associée chez Provencher_Roy

Q Pour débuter, je souhaiterais que l’on fasse un survol de votre carrière. Y a-t-il un moment charnière?
 

R

 

Je suis originaire de France, c’est donc là que j’ai amorcé mes études universitaires en architecture. J’ai eu la chance de faire une année universitaire à l’Université Laval en 1997 et j’ai découvert une culture et une ambiance que j’ai beaucoup aimées. Suite à l’année scolaire, j’ai pu réaliser un stage d’été au sein d’une firme d’architecture à Québec. J’avais envie de voir la dynamique du travail au Québec! À un moment où l’économie en France n’était pas favorable à l’industrie de la construction, ce n’était pas le cas au Québec. Je suis rentrée en France pour terminer mes études et j’ai fait les démarches en parallèle pour revenir au Québec. J’ai terminé mes études au Québec en parallèle et je suis allée à Montréal pour trouver du travail, suite à l’obtention de mon diplôme.

Le premier emploi que j’ai trouvé a été le bon : je suis restée au sein de la firme Aedifica pendant 15 ans. J’ai eu la chance d’avoir un patron qui a joué un rôle de mentor. À force de travail et de persévérance à ses côtés, je suis devenue son bras droit et j’ai appris mon métier ainsi.

J’ai plus tard changé d’entreprise pour relever de nouveaux défis et suis devenue rapidement architecte associée chez Provencher_Roy.

Q Quel est le projet sur lequel vous avez eu la chance de travailler dont vous êtes le plus fière et pourquoi?
 

R

 

J’ai envie de répondre que tous les projets sont intéressants! J’aime faire des choses différentes : aborder des sujets et des contextes différents avec de nouveaux clients. La nouveauté, ça peut parfois être angoissant, mais c’est également très stimulant parce que cela nous permet d’apprendre et de nous dépasser. Même quand je rencontre des difficultés dans le cadre d’un projet, je les aborde en me disant que c’est une opportunité d’évoluer et de grandir! Je carbure aux défis.

J’affectionne particulièrement les projets de reconversion de bâtiments existants, de réaménagement ou d’agrandissement de ceux-ci. J’aime l’idée d’ancrer un travail de conception dans l’histoire d’un bâtiment, à la suite d’autres architectes qui ont pensé et réfléchi à une solution architecturale à une autre époque. Comment avaient-ils abordé le site, le programme, la technologie de l’époque? Comment aujourd’hui cette conception peut-elle perdurer dans une mise à jour, un changement d’usage, une réponse à de nouveaux besoins?

Q On entend de plus en plus parler de la transition écologique de nos villes. En quoi l’architecture occupe-t-elle un rôle de premier plan dans cette transformation?
 

R

 

Comme architecte, on a une grande responsabilité par rapport à la transition écologique. Le premier geste que l’on doit faire pour l’environnement, c’est de penser de ne pas démolir. On doit conserver dans la mesure du possible et faire une saine gestion des ressources naturelles et de l’énergie. On doit se questionner sur ce qu’il est possible de recycler, pour remettre des matériaux ou des bâtiments existants sur le marché pour les 50 prochaines années. Il faut adapter l’existant, l’inscrire dans son environnement et réfléchir pour créer un milieu de vie. On doit également intégrer la notion d’autonomie et d’adaptabilité dans les bâtiments. Est-ce qu’il y a une façon de penser le projet pour développer de l’autonomie énergétique ou alimentaire? Est-ce que je peux transformer rapidement le bâtiment pour l’adapter à un nouveau contexte? Ces questions doivent être au cœur de la réflexion pour optimiser l’utilisation des ressources.

Q Quels sont les défis auxquels vous avez dû faire face au cours de votre carrière?
 

R

 

M’intégrer dans une culture que je ne connaissais pas. En arrivant au Québec, je ne maîtrisais pas les codes de cette culture, dans un contexte professionnel, et je constate à quel point c’est important dans une carrière. Cela m’a pris un peu plus de temps!

Être une femme dans un milieu masculin (celui de la construction), j’ai parfois eu l’impression de manquer de modèles féminins! Je me suis sentie bien entourée par l’équipe très féminine chez Provencher_Roy en arrivant dans cette firme. Le soutien des associés était très présent!

Q Depuis combien d’années êtes-vous membre de CREW M et en quoi cette implication vous a été bénéfique sur le plan professionnel?
 

R

 

Je suis membre depuis 2013. En lien avec la question précédente, CREW M m’a offert la clé du monde des affaires. Cela m’a aidée à côtoyer des femmes qui évoluent avec succès dans leur secteur d’activité. Ça a été une école. Je me suis impliquée dans plusieurs comités et au travers de chacun d’entre eux, j’ai beaucoup appris. CREW M m’a permis de compléter mon apprentissage dans un cadre sécuritaire et propice aux échanges, notamment au travers du programme de mentorat. Je siège aujourd’hui au conseil d’administration de l’organisation, et cela me permet d’apprendre et de redonner!